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lundi 22 septembre 2014

Apprendre le massage cardiaque au rythme du disco : staying alive !..


Article publié avec l'aimable autorisation de theheart.org/Edition Française
DEC 16, 2011 Dr Isabelle Catala

Coventry, Grande-Bretagne — Ecouter de la musique dont le rythme est similaire à celui
recommandé pour le massage cardiaque externe (100 à 120 battements par minute, bpm) peut faciliter la réanimation en pré-hospitalier, selon une étude britannique et australienne [1]. Mais la partition ne fait pas tout : la formation est essentielle pour que le geste soit réalisé dans de bonnes conditions avec une dépression sternale optimale (50 à 60 mm) pour assurer une circulation sanguine.

100-120 compressions de 5 à 6 cm

Les recommandations pour le massage cardiaque ont été actualisées en 2010 par l'International Liaison Committee on Resuscitation : le rythme appliqué doit désormais s'établir à 100 par minutes au moins et la compression sternale doit être égale à un tiers de l'épaisseur du thorax, soit en moyenne 5 cm pour les adultes. Si ces indications semblent simples à enseigner et à réaliser, dans la pratique en pré-hospitalier pour les personnes qui ne disposent que d'une simple formation au secourisme, les gestes de réanimation cardiaque sont rarement effectués de façon optimale.

« Staying Alive » ou « That's The Way, I Like it »

Depuis 2005, différents travaux ont été menés pour favoriser l'apprentissage des gestes en y associant une musique connue utilisée comme moyen mnémotechnique pour maintenir le rythme idéal : « Staying Alive » des Bee Gees, « Nellie the elephant » une comptine pour enfants de Ralph Butler, « That's The Way, I Like It » de KC and the Sunshine Band….

D'autres, plus mécanistiques, ont préféré un métronome…

Globalement, chez des personnes du milieu hospitalier qui ont bénéficié d'une formation en
réanimation cardiaque, se souvenir de chansons dont le rythme est proche de celui des
recommandations, telle que « Staying Alive », améliore l'efficacité du geste. Mais pour les allergiques au disco, l'entrainement avec un métronome fait aussi bien.

Trois séquences de trois massages

Mais qu'en est-il pour les secouristes professionnels ou non dans un environnement tout-venant ? C'est ce qu'a cherché à savoir l'équipe du Pr Malcolm Woollard (Coventry, Grande-Bretagne) en proposant à 74 volontaires d'effectuer des massages cardiaques avec et sans musique au cours d'une conférence de sécurité civile en Australie. La majorité des participants étaient des ambulanciers, les autres se divisaient entre étudiants et professionnels de santé. La moitié d'entre eux avaient été formée au massage cardiaque au cours de l'année précédente.

Les participants ont pratiqué sur un mannequin trois séquences de trois massages cardiaques d'une durée d'une minute séparée par une minute de repos et réalisée soit en silence, soit en écoutant au casque « Archy Breaky Heart » de Billy Ray Cyrus (rythme 121 beats par minute, bpm), soit « Disco Science » de Mirwais (rythme 105 bpm).

Des compressions inadéquates

C'est ce dernier morceau qui a permis de tenir au mieux le rythme recommandé au cours des sessions de massage cardiaque puisque 82 % des participants qui l'entendaient ont effectué de 100 à 120 compressions par minutes, contre 65 % sans musique et 64 % avec « Archy Breaky Heart ».
Mais quels que soient la méthode et le rythme utilisés, près d'un secouriste sur deux n'effectuait pas la pression de compression idéale pour rétablir une circulation : 38 % en moyenne n'atteignait pas 5 cm et de 15 à 18 % dépassaient les 6 cm. Les auteurs notent en outre que la position des mains n'était pas idéale pour la moitié à deux tiers des volontaires.

Pour le Pr Woollard, « si l'on prend en compte à la fois le rythme, la position des mains et la pression de compression, écouter ou se remémorer de la musique n'est pas plus productif que de réanimer en silence ou avec un métronome, pour les secouristes en pré-hospitalier ». Mais il est toujours possible qu'en milieu hospitalier, chez des personnes qui sont bien formées aux techniques de massage cardiaque, se référer à une musique connue dont le rythme est proche de 105 bpm puisse représenter une aide ponctuelle dans ces moments difficiles.

Référence
1. Woollard M, Poposki J, McWhinnie B et coll. Achy breaky makey wakey heart ? A randomised crossover
trial of musical prompts. Emerg Med J doi:10.1136/emermed-2011-200187
Liens
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